La fête de l’Action de grâce est sans doute un jour désigné pour exprimer et ressentir de la gratitude. Mais en faire une expérience quotidienne avec un journal de gratitude, c’est comme se shooter chaque jour aux endorphines et à la sérotonine. Les parents en ont besoin. Les intervenant·e·s aussi, peut-être plus que jamais. Et tous les enfants en ont grandement besoin.

La gratitude qui guérit 

Les bénéfices de la gratitude exprimée et ressentie ne sont plus à démontrer (1) : plus grande paix d’esprit, meilleures relations interpersonnelles, meilleur sommeil, réduction des douleurs physiques, plus grand sentiment de bien-être et meilleure capacité à faire face au changement, entre autres bénéfices.

On peut remercier des personnes pour plusieurs choses ; comme un bon repas, un appel qui fait du bien. Mais pas à propos du soleil et de la pluie qui a permis de faire pousser les légumes de notre repas ; ou l’occasion offerte d’aider quelqu’un et d’en ressentir un immense bien-être. La gratitude envers quelque chose de plus grand que nous a un impact important sur le sentiment de bien-être, et diminue l’anxiété de façon spectaculaire. Mais à qui ou à quoi nous adressons ce merci n’est pas si important, et on n’a pas besoin d’avoir la foi pour expérimenter ce puissant sentiment qu’est la reconnaissance. Voyez-vous, c’est l’expression du sentiment lui-même qui compte ; c’est l’expérience ressentie qui nous transforme.

Un journal de gratitude

Pourquoi ne pas se tremper dans ce sentiment chaque jour ? L’idée d’un journal de gratitude est bien sûr de nous permettre de vivre de la gratitude chaque jour, sur une base régulière. Mais cette activité quotidienne crée un espace où notre attention se porte sur ce qui est bon ; ce qui nous fait du bien ; les personnes et les choses qui participent à notre bonheur. Au bout d’un certain temps à porter notre attention sur nos sujets de gratitude, celle-ci nous viendra aussi naturellement que la respiration. Notre santé mentale et physique ne pourra que s’améliorer visiblement.

Il y a bien des façons de tenir un journal de gratitude.  On peut se procurer un beau cahier neuf et commencer aujourd’hui même. On pourrait aussi garder nos post-its à portée de main et simplement écrire nos grâces à mesure. À la fin de la journée, on pourrait les coller sur le mur de notre choix dans la maison.

Les enfants

Les enfants apprécient particulièrement cette manière de faire avec les petits papiers autocollants.  Vous pourriez prendre de simples carrés de papier de couleur et utiliser de la gommette pour les faire tenir sur le mur.

Journal de gratitude

Avec les enfants qui ne savent pas encore écrire, on peut leur demander de dessiner ce pour quoi ils veulent dire merci et choisir un ou deux mots que nous écrirons pour eux sur ce dessin.

Il existe de nombreux cahiers déjà formatés en journal de gratitude. Mais vous n’avez pas besoin d’en acheter. Un simple carnet peut faire l’affaire, du moment qu’il vous plaît. Ce n’est pas le plus important. Parce que tout le monde sait que ce qui compte vraiment, ce n’est pas de commencer ce journal. C’est de le poursuivre.

Quelques balises pour tenir bon

Soyez spécifique

Plus vous serez spécifique, moins ce sera ennuyeux. Peut-être écrirez-vous « Merci pour mon amoureux » le premier jour. Et le deuxième. Rendu à la fin de la semaine, vous trouverez la répétition tellement ennuyeuse que vous y mettrez fin. Rappelez-vous également que plus l’objet de ma reconnaissance est précis, plus je peux me rappeler clairement ce moment et ressentir la joie qui s’y trouvait. Au lieu d’écrire « Merci pour mon amoureux », on pourrait écrire « Merci pour la façon dont mon amoureux me salue le matin en entrant dans la cuisine ; avec tellement de joie qu’il me fait me sentir comme un cadeau. »

Les enfants auront besoin d’aide pour préciser leur sujet. Aidez-les. En répétant toujours le même merci tous les soirs, nos enfants vont non seulement s’ennuyer, mais perdre le sens de la gratitude. Et il est beaucoup plus facile à garder qu’à retrouver.

journal de gratitude
Réfléchir c’est bien, ressentir c’est mieux

On peut tous dresser une liste de remerciement dans un journal de gratitudes en moins de trois minutes. Mais si nous nous attardons sur une gratitude en particulier en retournant dans ce souvenir, ce contexte, cette situation. En prenant notre temps, surgit le sentiment de gratitude ; une sensation faite d’émerveillement et de communion. En attendant un peu plus longtemps cette sensation, nous savons qu’elle vient d’un endroit plus profond. C’est la meilleure façon de réaliser un journal de gratitude.

Prenez un moment pour en faire l’expérience vous-même.

Pour quoi êtes-vous reconnaissant ? Vraiment. Maintenant.

La main sur votre cœur. Allons-y. Ressentez cette sensation au fond de vous.

C’est de la gratitude.

La réflexion vient généralement rapidement, mais le sentiment prend un peu plus longtemps. Attendre l’émotion — l’émerveillement et la communion — fait toute la différence lorsque le stylo touche le papier.

Mais écrire quoi ?

Au début, c’est facile de trouver les bonnes choses de notre vie. Mais au bout de quelques jours ou quelques semaines, on rencontre parfois une sorte de blocage et nous avons de la difficulté à trouver de nouvelles pistes pour notre gratitude.

Plusieurs déterminent des champs d’exploration (voir ci-dessous) et choisissent d’explorer un de ces champs par jour avec différentes questions. 

  • Mes relations et mes ami·e·s
  • Ma famille (biologique ou de cœur)
  • Les choses que j’aime de moi
  • La nature et le monde naturel
  • Les opportunités dans ma vie
  • Les choses que j’apprends (ou que j’ai apprises)
  • Ma vie amoureuse
  • Les objets dont je jouis

Peut-être est-il temps de vivre la gratitude et tout ses bienfaits régulièrement. Ça change notre vision du monde, de nous-même et de l’avenir. Pour le meilleur!

(1) Bono, Giacomo, Robert Emmons, et Michael E. Mccullough. Gratitude in Practice and the Practice of Gratitude, 2012. https://doi.org/10.1002/9780470939338.ch29.

France Paradis

France collabore régulièrement au magazine Naître et grandir et au site Maman pour la vie. Elle offre un éventail de formations aux intervenants sociaux de nombreux champs de disciplines. Vous trouverez les détails ci-haut, sous l'onglet "Formations intervention sociale"

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