Saviez-vous que le contact avec la nature réduit les symptômes du déficit de l’attention dès l’âge de cinq ans; des enfants ont même pu réduire de moitié leur médication, tout simplement en passant plus de temps dehors (1) ? Sur le plan cognitif, jouer dehors en pleine nature améliore la créativité, la résolution de problèmes, l’attention et l’autodiscipline. Sur le plan émotionnel, il réduit le stress et l’agressivité et accroît le sentiment de bien-être.
Je vous invite à lire le rapport rédigé par Québec en Forme pour vous convaincre que nos CPE et nos écoles devraient se vivre plus à l’extérieur qu’à l’intérieur parce que les bénéfices tirés du fait de passer BEAUCOUP de temps à jouer dehors en pleine nature sont époustouflants.
Jouer dehors en forêt
Les écoles en pleine nature existent déjà! Le concept « Forest School », fondés d’abord au Danemark et en Suède, est une approche en éducation avec différents programmes en nature. Aujourd’hui on retrouve des écoles, institutions préscolaires et CPE en forêt à travers la Scandinavie, l’Europe, la Chine, l’Australie, les États-Unis et maintenant au Canada. Forest School Canada a été fondé en 2012 et cherche à soutenir l’éducation des enfants par le biais d’une immersion dans la nature. Il forme également des éducateurs à cette pédagogie, car il s’agit bien d’une pédagogie. L’école se vit à 100 % dans la nature, et ce, en toutes saisons! La clé, c’est bien sûr de permettre aux enfants de jouer dehors librement.
Mis de l’avant au Québec par Sylvie Gervais, spécialiste de l’activité physique, la coopérative École Forêt Nature, propose un programme vraiment intéressant qui devrait vous inspirer ! En partenariat avec l’UQTR, le Parc de l’île Melville, le parc national de la Mauricie et le CPE Le Pipandor, ce projet pilote unique au Québec permet aux tout-petits de vivre des journées complètes d’activités en pleine nature.
Des CPE appliquent déjà le modèle d’apprentissage « jouer dehors en pleine nature ». Entre autres, Le lion et la souris, une organisation communautaire de Montréal qui propose des activités extérieures en toutes saisons. Chelsea Forest School offre un programme préscolaire à mi-temps pour les enfants de 3 et 4 ans. Il s’articule autour des activités qui permettent aux enfants de jouer dehors librement.
Le préscolaire apprend en jouant dehors
À Wakefield, on trouve Les Arterres, qui proposent un programme préscolaire, un programme d’activités parascolaires et des camps d’été dans l’esprit des Forest School Canada. Encore une fois, on permet aux enfants de jouer dehors librement et en pleine nature. Leur site est mal traduit, mais allez-y quand même et admirez les photos des réalisations des enfants quand on les laisse (enfin!) traîner dans le bois. 🙂
Le Kindergarten Mi’gmaq Immersion Program offre déjà le même genre d’approche pour les enfants de la communauté Mi’cMaq. Leur programme est construit autour des valeurs traditionnelles amérindiennes qui unissent l’humain à la nature qui l’entoure. C’est pourquoi la très grande majorité du temps, ils sont dehors.
La nature des peuples autochtones
Dans le même ordre d’idée, 8 Shields est une autre institution fondée par Jon Young au New Jersey il y a 30 ans.
Directement inspiré de la tradition millénaires des peuples autochtones, le mouvement des 8 Shields cherche donc à reconnecter les personnes avec le riche héritage de la nature. Ici encore, on utilise grandement le mentorat. Et les voies d’apprentissage par l’expérience de vivre et joeur dehors. Si vous êtes souhaitez l’explorer, 8 Shields propose un kit pour faire vraiment un village autour des enfants. (en anglais seulement)
Vivre et apprendre: jouer dehors en pleine nature
Il est grand temps de laisser les enfants jouer dehors plus que deux heures par jour dans un espace clôturé. L’expérience du jeu libre en nature permet de développer la confiance en soi. Mais également l’équilibre, l’attention, l’empathie; et tant d’autres choses que l’activité intérieure ne permet pas. Alors que la dépression et les problèmes d’adaptation scolaire augmentent de façon galopante, il est temps de penser l’éducation des enfants en pleine nature. Il faut augmenter tranquillement le temps où les enfants peuvent jouer dehors en pleine nature; en élargissant les espace où nous le permettons et surtout en bridant notre obsession de la sécurité. Cette dernière est d’ailleurs le principale frein aux bénéfices pour les enfants de jouer dehors, même si c’est risqué!
Jon Young a raison quand il dit que de vivre dans la nature nous guérit. Ça soigne la déconnexion avec le sens de la vie dont notre société, et les enfants en particulier, souffrent.
Qu’est-ce qu’on attend? Allez jouer dehors!
_________________________________________
(1) Kuo FE et Faber Taylor A. A potential natural treatment for attentiondeficit/hyperactivity disorder: evidence from a national study. American Journal of Public Health 94: 1580-1586.
J’aime bien l’expression brider notre obsession de la sécurité. Cette obsession nous a amenés à fermer les écoles à clé lorsque les enfants y sont. C’est comme une prison !