Cet été, j’ai fait un jardin. Et ça m’a tellement fait pensé à la job de parent. Bien sûr, j’avais dessiné une partie du jardin, en décidant où je planterais les phlox, les échinacées cheyennes, les rudbeckies et les monardes. Celles-ci derrière les marguerites ; les canas dans un angle transversal ; et les impatientes juste devant les asclépiades.
J’avais bien réfléchi, équilibré les couleurs et les moments de floraison. J’avais consulté d’autres jardiniers également. Sauf que ce n’est pas nous qui décidons du meilleur emplacement pour une plante. On peut bien croire que l’on sait tout d’elle et que l’on contrôle tout, c’est elle qui a le dernier mot.

C’est pareil pour la job de parent. On peut bien avoir dessiné le plan parfait, bien des choses ne sont pas entre nos mains.

Une surprise pour la job de parent

Voyez-vous, il y a la densité du sol, les heures d’ensoleillement, les autres plantes près d’elle, l’arrosage, et tant d’autres choses. Alors on fait tout bien comme il faut. On arrose, on enlève les mauvaises herbes, on s’assure que les racines ont assez d’espace. Mais qui aurait pu prévoir la chaleur écrasante et continuelle de cet été ? C’est comme un accident, un TDAH ou un trouble envahissant du développement qui surgit dans la job de parent malgré toute nos préparations et nos bons soins. Malgré nos connaissances et tous les livres qu’on a lus. C’est la surprise quand on pense avoir tout prévu. 🙂

J’ai dû déplacer les impatientes dans mon jardin ; elles recevaient encore trop de soleil pour ces fleurs de l’ombre. Ça m’a fait penser à tous ces enfants qui ne « fleurissent pas » et pour lesquels on s’obstine peut-être trop souvent à amender le sol, arroser d’engrais et autres manœuvres pour ne pas les déplacer et défaire notre plan.

Les fleurs qui nous déçoivent

Parfois, les mesures qui s’imposent sont draconiennes. Mes monardes ont fait des boutons qui ont séché sur place, sans faire de fleurs. Déception, vous dites ? Je faisais ce jardin afin d’avoir des monardes !! Encore une fois, j’ai songé à tous les enfants qui ne se développent pas comme prévu. Oui, on est déçu, même si on n’a jamais le droit de le dire, apparemment. Pourtant, vous avez le droit d’être déçus. Et on a le droit de pleurer autant qu’on veut à ce propos.

un plan parfait pour la job de parent

Je suis restée là, devant ces monardes, refusant d’admettre qu’il n’y aurait pas de fleurs cette année. C’est seulement quand j’ai accepté le problème que j’ai pu les tailler afin qu’elles ne se vident pas de toute leur énergie sur des tiges qui séchaient sur pied. C’est un passage difficile dans la job de parent avec un enfant différent, quand il nous faut prendre une mesure qui confirme la différence. Mais les jardins sont une grande source de leçons. Sept semaines après les avoir taillées, et contre toute attente, quelques monardes ont fleuri !

Faut-il menacer les monardes ?

Toutes ces manœuvres autour des impatientes et des monardes m’ont rappelé les plans d’intervention qui nous tombent dessus sans arrêt, avec un enfant différent et tout ce monde qui s’agite pour obtenir des « résultats ». C’est particulièrement vrai pour les nouveaux parents. Et quand les enfants ne donnent pas de « résultats », on cherche ce qui ne va pas chez lui. Pourquoi ne « collabore-t-il » pas ? On essaye d’autres manières de la même affaire. On lui retire des privilèges puis on le menace de punition.
Je ne sais pas de votre côté, mais moi je n’ai jamais entendu d’horticultrice déclarer que ses monardes ne collaborent pas, le leur reprocher et s’obstiner à les laisser là, à dépérir, parce que son plan de jardin était vraiment parfait.

France Paradis

France collabore régulièrement au magazine Naître et grandir et au site Maman pour la vie. Elle offre un éventail de formations aux intervenants sociaux de nombreux champs de disciplines. Vous trouverez les détails ci-haut, sous l'onglet "Formations intervention sociale"

La publication a un commentaire

  1. Jocelyne Brisebois

    Çà me fais penser au pommier que nous avions planter à la naissance de Jolin. 1 an plus tard nous sommes déménagés et il n’était pas question que « j’abandonne »
    cet arbre, c’était sur le contrat. Il a bien repris, mon fils s’est bien adapté à la nouvelle maison même si sa grand-maman habitait dorénavant au sous-sol …
    À la naissance de notre fille, même rituel, on plante un pommier. Celui-la sera jaune de délicieuses pommes jaunes juteuses et parfumées. À notre grande surprise
    ce dernier pousse à une vitesse folle et il produit tellement de pommes que nous faisons des bacs à donner à la famille, les confrères de travaille, les voisins.
    Cependant celui de Jolin reste petit et les branche sont toute tordue, les pommes rares mais énormes et savoureuses, craquantes, personnes de les voient à cause de la hauteur de la clôture…on ne partage pas non plus. On s’en occupe seuls à mettre des tuteurs et mettre des cordes pour éviter que ses branches trainent sur la pelouses, çà fait pourir les quelques pommes …une petite déception..pas par rapport à l’autre non jamais, ce n’est pas la même sorte on ne peut pas comparer.
    Mais quand même ce n’est pas ce qu’on voulait, un pommier tout croche qui demande plus de soins que la normale et donne si peu de fruit, enfin c’est çà la vie on sème sans trop savoir ce qu’on va récolter mais quand même ce sont NOS récoltes ….je t’aime Jolin mon grand pommier un peu croche…et j’ai de l’aide pour les soins particuliers. Merci à l’Arche Beloeil ❣️

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