La relâche scolaire. Le mot le dit : relâcher. Pourtant tant de parents se garrochent littéralement pour remplir chaque instant de cette semaine de relâche, de moments de bonheur total, d’extase et de souvenirs inoubliables. Dans le dictionnaire, c’est écrit : lâcher de nouveau; rendre moins serré, moins tendu. Diminuer d’ardeur, devenir moins sévère (La discipline se relâche).

Quel beau programme!

Je peux bien vous l’avouer maintenant… Pendant toutes ces années où mes voisines inscrivaient leurs enfants dans des camps éducatifs et enrichissants, chez moi, on faisait vraiment relâche. Ne rien faire en famille. Je sais, c’est complètement subversif! Au lieu de se faire aller pour remplir nos journées avec tout ce que nous n’avions pas réussi à faire depuis le début de l’année et que nous avions repoussé dans la case « relâche »; plutôt que de nous lancer dans un tas d’activités tellement pédagogiques et intéressantes dont nous bâtissions la liste depuis la fin de l’été dernier; au lieu de flamber 2 000 $ en musée, ski, essence, cinémas, piscine, resto et autres agitations en tous genres, nous ne faisions… rien.

Nada.
Vedge total. On relâchait l’agitation effrénée de nos agendas. Nous prenions l’invitation au pied de la lettre : semaine de relâche. Plein de rien, tout le monde ensemble. Aucun objectif pédagogique. Aucune envie de performance. Pour résumer, ne rien faire tout le monde ensemble, c’est vivre cette vie dont on rêvait quand on songeait à la famille qu’on aurait.

Vous avez compris que ne rien faire n’est pas vraiment « ne rien faire ». Si l’idée vous tente encore de tous ces fous-rires que vous avez imaginés en regardant ce bébé que vous veniez de mettre au monde, essayez de ne rien faire d’autre qu’être ensemble et laissez venir les idées. Un jour à la fois.

Relâche scolaire : les fous-rires dont nous avons rêvé

Pour commencer, peut-être que vous ne cuisinerez pas de la semaine. Ce qui fait que ce soir, vous souperez aux biscuits au chocolat et que demain les enfants prépareront un macaroni au fromage, version très fromagée, comme ils aiment et que nous ne faisons jamais! Allez! On lousse sur les dogmes alimentaires pendant la relâche scolaire.

Pendant cette semaine de relâche, vous pourriez ensuite choisir de ne pas faire de lavage, pas de corvée, pas d’époussetage. Personne ne fera  son lit. On diminue l’ardeur de notre obsession de la propreté occidentale.

relâche scolaireÀ la place, cette semaine, faites de la musique avec tout ce que vous trouverez : les flûtes à bec qui dorment dans le fond du garde-robe, le tambourin à 1 $ que grand-maman leur a offert, des bouteilles remplies d’eau pour souffler dedans, des sacs remplis de fèves sèches qui deviennent des maracas. Ça fait sécréter de l’ocytocine (l’hormone du bonheur).

Finalement, jouez, jouez, jouez! © Loup – garou le pacte, © La ligne du temps, © Mathabble,  © Colons de Catane et tous les autres jeux qui vous tomberont sous la main.  Initiez une bataille d’oreillers avec vos enfants! On sera sage une autre fois, c’est la relâche scolaire! Et tant pis si on en fait éclater un; toute la famille participera au ramassage des plumes avec joie après l’immense plaisir de la bataille. Ainsi vos liens se resserreront, vous rirez ensemble, et tout ça fera sécréter encore plus d’ocytocine, de la dopamine et de la sérotonine : le cocktail chimique le plus puissant que je connaisse pour un hight de bonheur!

Maman! J’ai rien à faire!

Au début, quand un de mes enfants tombait dans le piège de l’ennui (Maman, j’ai rien à faire!) je leur rappelais alors que ne rien faire, c’est comme pour les brocolis et le foie de veau : la première fois c’est bizarre, mais on s’habitue et c’est vraiment excellent pour la santé. C’est seulement quand les enfants n’ont rien à faire qu’ils peuvent manifester leur imagination, leur ingéniosité et leur passion. Ils ont fini par adorer de plus en plus ces espaces de liberté.

Je me rappelle du plus vieux qui s’était levé à 10 h 30 le premier matin de la relâche scolaire; et je n’ai même pas froncé les sourcils.
–        Bonjour maman. Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui?
–        Rien, mon grand. On ne fait rien!

Sur son visage épanoui de bonheur, un sourire rayonnant.
Essayez-le. Vous ferez probablement des jaloux. 🙂

France Paradis

France collabore régulièrement au magazine Naître et grandir et au site Maman pour la vie. Elle offre un éventail de formations aux intervenants sociaux de nombreux champs de disciplines. Vous trouverez les détails ci-haut, sous l'onglet "Formations intervention sociale"

La publication a un commentaire

  1. Evelyne

    J’adore!
    Quand J’étais jeune, on partait, tout le monde sauf papa qui travaillait et on allait passer une semaine au camping. Pas de télé, des fois la radio, et le lac gelé, le ski de fond, le patin et les glissades, les jeux de société. Tout ça, juste de l’autre côté de la porte. Pour moi, rien faire, c’est ça. Il n’y avait rien d’organisé, mais tout à disponibilité. Un feu dans la neige, des guimauves, et des chaises de camping où on pouvait s’enfoncer habillés de nos ensembles d’hiver pour regarder le ciel bleu et être éblouis par la blancheur de la neige. Ne penser à rien. Ne rien faire.

    Merci pour ce petit rappel!

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